Crédits photographiques : Sauf mention contraire, toutes les photographies présentes dans cet article sont sous licence libre CC-BY-SA 4.0 attribuées à Mickaël Schauli. Vous êtes libre de réutiliser ces images en mentionnant le nom de l’auteur.
Demain, mercredi 26 juin 2024, la flamme olympique passera par la case Alsace. 🔥 J’écris ces quelques lignes d’introduction la veille de ce grand jour. Cette journée est importante pour bien des gens qui participeront à ce relais mythique, mais pour moi elle l’est également. Je ne serai pas porteur de la flamme. Mais en revanche, je me rendrai à Saverne afin de faire des photographies du parcours pour Wikimédia Commons, accrédité pour l’occasion par le service communication de la ville.
Avant toute chose, je souhaite remercier infiniment M. le maire de Saverne, Stéphane Leyenberger, pour son engouement et pour sa gentillesse, à chaque fois qu’un événement anime les rues de Saverne. Merci à lui de me permettre systématiquement de réaliser des photographies pour la ville ainsi que pour les placer en licence libre sur Wikimédia Commons.
Ça y est, le grand jour approche… C’est l’heure des derniers préparatifs. Batteries chargées, cartes SD vidées et parées à l’aventure !
C’est le grand jour !
Cette nuit n’était pas de tout repos. Évidemment, la veille d’un tel événement, on dort mal. C’est tout à fait mon cas. Je me suis levé ce matin avec l’impression de n’avoir pas fermé l’œil, qui plus est une heure et demi avant que mon réveil ne sonne. Direction Strasbourg pour commencer la journée au bureau, si la grève des transports et les préparatifs de la flamme ne se placent pas sur ma route.
Saverne : du stade au château
Après un repas anticipé pour avoir le temps de rejoindre la gare de Strasbourg, vingt minutes de train m’ont permises de me préparer physiquement et mentalement à cette journée historique. D’abord physiquement en m’équipant de mon harnais me permettant de porter deux appareils photos en simultané. Ensuite, mentalement, ressassant mon trajet, méticuleusement préparé à partir d’une carte sur fond OpenStreetMap via l’outil uMap (libriste un jour, libriste toujours).
Dans les rues de Saverne, avec de l’avance !
Arrivé bien en avance à Saverne, sur les coups de 12h30 pour une arrivée de la flamme trois heures après, je me suis rendu dans les locaux de la mairie, pour préparer le terrain avec les deux collègues du service communication de la ville qui couvrent également l’événement, dans l’objectif de ne pas en rater une miette : « Oui, moi je vais ici, puis je cours à l’autre bout – OK, dans ce cas je reste sur la place et je couvre les animations et l’arrivée de la flamme. », voilà à quoi ont pu ressembler nos échanges.
Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le centre-ville de Saverne pour traverser toutes les zones sécurisées et faire un repérage sur le terrain, avant de rejoindre le stade Fetter, en contrebas, d’où la flamme prendra son grand départ dans les rues.
Arrivé sur place avant que le comité de la flamme ne soit présent, j’ai pu me réserver un coin dédié, avec l’accord du maire de la ville, au premier rang, pour faire des photos de meilleure qualité et sans que la foule ne puisse me gêner.
Au stade Fetter, le départ d’un périple
Sur les coups de 15 heures, la première porteuse, Marie Lolita Hans, est entrée dans le stade, munie de sa torche olympique. Avant de rejoindre l’endroit exact du départ, elle propose un tour de l’espace du départ pour montrer la torche olympique aux personnes présentes, dont les enfants, pour qui elle porte une attention particulière en baissant la torche à leur hauteur de regard.
Le temps passe, et tout le monde attend, dans une ambiance de tension, que la lanterne, portée par un membre de l’organisation du relais de la flamme n’entre dans le stade pour allumer la première torche. Tous les yeux sont rivés sur l’entrée. L’attente est pesante et l’impatience se fait ressentir.
Elle ne sera pas très longue, puisque comme prévu, et à la minute près, la lanterne sécurisée comportant la flamme originale allumée à l’Olympie, pour que le relais ne soit pas interrompu par une éventuelle extinction accidentelle de la flamme, entre dans l’enceinte délimitée du terrain de rugby.
Là-encore, un tour de présentation de l’objet s’imposait. La lanterne est présentée à la foule pour que tout le monde puisse apercevoir, pour la première fois, la flamme olympique.
À ce moment, j’étais perché sur une chaise en plastique bancale, dans un espace que je m’étais moi-même réservé, pour ne pas en rater un seul moment. Un photographe prend des risque pour avoir de beaux clichés ! Chaque image vaut de l’or pour la connaissance mondiale. Je crois que peu ont été les chanceux à pouvoir approcher la flamme de si près, avec le « full acces » et la libre circulation. Il me semble ne pas avoir réalisé, sur le moment, ce qui m’arrivait. Je me souviens tout de même de la chaleur, qui vous le verrez, m’aura causé quelques soucis ultérieurement dans la journée.
Un parcours millimétré
Dans toute la ville de Saverne, la flamme n’a épargné aucune rue importante. Tous les endroits de forte affluence de Saverne ont été traversés par le précieux éclat sportif.
D’abord au Stade de la Licorne (stade Fetter), pour son départ, la flamme prendra la direction du parc du château en passant avant cela par le quai du canal, devant l’école de musique. Enfin, elle remontera par la rue des clés pour terminer sa route par la mythique Grand’Rue, piétonne, pour achever son chemin devant le château des Rohan, en allumant la lanterne olympique, sur une scène installée pour l’occasion.
Rien que 200 mètres hors du temps
Pas le temps d’en profiter de trop, chaque porteur et chaque porteuse n’a que 200 mètres pour savourer. Ensuite, il faut déjà songer à passer le relais. C’est le moment du fameux torch kiss. Le « bisou des torches ». Les deux coureurs font se toucher leurs torches pour que la flamme se transmette et puisse continuer son chemin, dans une autre main.
Je crois que c’est à cet instant que j’ai compris que j’allais courir. Beaucoup courir. Non que ça me déplaise, mais surtout que la température ambiante était digne d’une fournaise. De plus, les nombreux kilos qui pesaient sur mon dos n’aidaient pas à rendre la tâche facile. Un ensemble qui m’a à ce moment fait prendre conscience que la course allait être difficile.
Je m’élance aux côtés de Alex Rouveyrolles, plus rapidement que lui pour prendre une légère avance et ainsi pouvoir avoir des photos de lui arrivant à ma hauteur, puis de dos, avant de sprinter à nouveau pour le dépasser et recommencer. Ceci, deux fois, avant de couper par le parc du château pour attendre leur venue à ma nouvelle position.
Légende de la carte : en rouge, le trajet de la flamme et en bleu mon trajet actuellement.
Après avoir coupé à travers toute la foule pour rejoindre l’extrémité du parc du château, je me suis retrouvé face à trois gendarmes qui bloquaient la route. C’est leur métier et leur mission, après tout ! J’ai gentiment exhibé ma carte d’accès pour qu’ils me laissent passer et accéder à un petit ponton, en face de la route, inaccessible au public. Place de choix pour des photos de qualité, hasard total que ce ne soit le lieu d’un autre torch kiss.
Arrivant de ma droite, la flamme est passée devant une foule qui l’applaudit. Le passage de relais se fait quelques mètres devant moi pour continuer ensuite son chemin.
J’attends sagement que l’engouement sur l’endroit retombe pour traverser la route, entre deux voitures de gendarmes. Je remonte tout le parc du château pour atteindre mon avant-dernier emplacement, celui où Pauline Stey, spécialiste de la marche athlétique avec qui j’étais en classe étant plus jeune, portera la flamme. D’abord perdu dans une foule dense, je parviens finalement à me placer de l’autre côté de la rue pour avoir un point de vue de choix. Pour la troisième fois de ce relais, j’ai la chance du hasard à mes côtés et je me place en face du torch kiss final, celui pour lequel Pauline Stey passera la flamme à Apolline Dreyfuss, nageuse synchronisée et dernière porteuse de l’étape de Saverne.
Ce sont deux personnalités dont j’ai pu mettre la page Wikipédia à jour d’une photographie. Aucune des deux n’en avait avant mon passage. Quel meilleur symbole pour des sportives que d’apparaître sur Wikipédia avec la flamme olympique dans la main.
Ni une ni deux, dès lors qu’elles sont passées, je cours en face pour rejoindre l’arrivée, 200 mètres plus loin, juste en face de la place, bondée de monde. Je me fraye difficilement un passage entre les gens pour atteindre un point de vue sur la scène sur laquelle Apolline Dreyfuss allumera dans quelques courtes secondes la lanterne olympique.
La flamme est a destination, elle part maintenant pour Lembach, avant de terminer sa journée à Strasbourg. Je devais également me rendre à Strasbourg, pour photographier l’allumage du chaudron, sur la fameuse place Kléber. Cependant, les 8 kilomètres de course sous le soleil de Saverne m’ont achevé pour la journée, m’imposant un retour à domicile précipité.
Au final, la journée aura été dense et très productive en photographies. Selon plusieurs sources, Saverne pourrait avoir accueilli jusqu’à 20 000 personnes pour cette journée historique de flamme olympique.